Rapport d’essai « Lutte contre le ruissellement des intercultures longues, évaluation des flux d’herbicides, comparaison chaume de blé et moutarde sur déchaumage, synthèse de l’essai sous pluie artificielle de février 2005« , JB Richet (AREAS), 2005
Conclusion
La pluie artificielle de 33 mm/h pendant près d’une heure au mois de février est un événement très rare en conditions naturelles. Selon les calculs de Météo France pour la station de Rouen-Boos, pour une pluie de 60 minutes, la hauteur d’eau cinquantennale est de 33,9 mm. Dans ces conditions particulièrement agressives, les mesures quantitatives et qualitatives de cet essai ont montré deux choses : Autour du premier prélèvement, réalisé dans des conditions proches de celles d’une pluie hivernale, nous avons trouvé des résultats, en terme de lame ruisselée, de flux de MES et de pesticides, comparables aux mesures faites sous pluie naturelle au cours de cet hiver 2004-2005 peu pluvieux : la modalité chaume non travaillé ruisselle plus que la modalité moutarde sur déchaumage (coefficient de ruissellement moyen de 11,6 % contre 1,2 %), et émet plus de glyphosate et d’AMPA (export moyen de 3,2 μg/m² contre 0,06 μg/m² pour le glyphosate), bien que les deux modalités aient subi le même traitement.
Ces conclusions sont les mêmes que celles de l’étude de ces placettes sous pluie naturelle entre novembre 2004 et février 2005. Elles se confortent donc mutuellement. Autour du second prélèvement, représentatif du ruissellement instantané des placettes en fin d’événement, nos résultats montrent que dans ces conditions extrêmes (pluie proche de la cinquantennale de 60 minutes), les différences entre les deux modalités sont largement gommées, et les réponses des quatre essais sont très proches, aussi bien en terme de ruissellement que de matière exportée. Le bilan global sur cet événement pluvieux exceptionnel reste favorable à la modalité moutarde sur déchaumage, à la fois pour le volume ruisselé et pour les matières exportées, même si nos mesures ne permettent pas de chiffrer le flux global de ces dernières.